• Paru il y a déjà près d'un an, ce roman que j'ai découvert pourtant il y a quelques jours à peine (avec une autre couverture que celle présentée en illustration à ce billet), m'a interpelée de par son titre tout d'abord, puis sa couverture, puis sa quatrième de couverture, et enfin par quelques paragraphes feuilletés à la va-vite au sein de la librairie: ça commençait bien.

    Ni une, ni deux, me voici repartie (après avoir payé mon dû, bien entendu !) avec ce livre (et un autre) sous le bras.

    Résumons :

    Ethelred Tressider est un écrivain somme toute médiocre, qui se débat avec la rédaction de son nouveau roman sous le regard impitoyable de son éditrice Elsie. Sa vie parait d'autant plus morne qu'il est divorcé et désargenté. Alors, que penser lorsque son ex-femme est découverte morte près de chez lui tandis qu'un serial killer hante le comté du Sussex ? Ethelred et Elsie vont fouiller les pistes, chacun à sa manière...

     

    Le déroulement de l'histoire est une enquête au cours de laquelle s'intercalent des extraits du roman en cours d'écriture de Tressider. Chose originale, on a donc également d'une certaine façon le point de vue de Fairfax, un personnage inventé par Tressider (pour tout vous avouer, c'était mon personnage préféré...).

    Cette originalité mise à part (et trop peu exploitée, j'ai envie de dire), le reste du roman est un peu confus : le lecteur ne sait pas réellement où vont le mener Elsie et Tressider, si d'ailleurs chacun des personnages oeuvre dans le même sens. 

    L'un des personnages principaux brille par son absence: il s'agit de Géraldine. Suicide, meurtre, qu'en est-il vraiment ? Et, dans chacun des cas: pourquoi ? 

    Ce sont des questions qui vont s'élucider finalement assez tardivement, sous forme d'un twist qu'on a plus réellement envie de connaître, l'intérêt pour la lecture allant décroissant.

    En tout cas, c'est comme ça que j'ai "vécu" ce livre. Alors, il n'est pas exempte de qualités, mais je n'y ai pas trouvé mon compte. Pour un livre sensé être humoristique (sauce british), je n'ai pas trouvé ce qui me fait sourire, voire rire (et même pour les plus forts d'entre eux : me faire éclater de rire, rien que ça) d'ordinaire. Peut-être la faute à une impression de "déjà-vu / déjà-lu", comme si l'humour était un peu éculé. 

    Les personnages n'ont pas réussi à me convaincre non plus, de même que l'intrigue. Le dénouement est rocambolesque, voire même capillotracté, ce qui en rajoute une couche. Et c'est pourtant dommage, car à l'inverse j'ai beaucoup aimé l'atmosphère un peu à "l'ancienne", un peu patinée comme à la lecture d'un Agatha Christie. 

    Alors bien sûr, ce n'est QUE mon avis, et compte tenu du fait que de nombreux autres lecteurs sur le net comme ailleurs ont plutôt été convaincu par cette lecture, ne vous arrêtez pas à ma déception pour ne pas découvrir cet auteur ! 

    Et si vous avez aimé, une suite est parue cette année, sous le doux nom de "Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire".

    Comme je ne suis pas rancunière, et que le style était malgré tout plutôt plaisant, nul doute que je vais me pencher sur la lecture de cette oeuvre au titre aussi étrange que mystérieux ;)

     

    Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage - LC Tyler

    Technorati

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  • L'homme dans le labyrinthe est un roman de science-fiction paru en 1969 aux Etats-Unis (1973, en France), que l'on doit à l'auteur de science-fiction Robert Silverberg. Je ne connaissais pas cet auteur avant de lire cette oeuvre, et après renseignements, il s'avère qu'il s'agit d'un homme très prolifique car on ne dénombre pas moins de 1 200 ouvrages à son actif (pas mal, pas mal) ! 

     

    Résumé : 

    Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge. 
    Tous les hommes qui avaient tenté de pénétrer dans le labyrinthe de Lemnos avant Muller étaient morts d'une façon atroce. Tous ceux qui avaient essayé de l'y rejoindre par la suite avaient été massacrés.
    Aujourd'hui, Ned Rawlins a reçu l'ordre de ramener Muller sur la terre, sa planète natale. Qui, neuf ans auparavant, l'a impitoyablement chassé...

     

    La majeure partie du récit suit en parallèle l'évolution au sein du labyrinthe de Richard (Dick) Muller d'un côté, et la progression dans le labyrinthe de l'équipage chargé de le récupérer (Ned Rawlins, Boardman et leurs coéquipiers), de l'autre. 

    Cela est très intéressant car Muller, à force de vivre dans le labyrinthe (qui est un véritable mystère tant pour lui, que pour le lecteur, ce qui lui confère un caractère fantastique et très attractif : qui l'a construit ? Dans quel but ? Comment fonctionne-t'il ?), en connait nombre mécanisme, et suivra la progression du groupe vers lui (tout en ignorant qui sont ces personnes et ce qu'elles espèrent trouver). A l'inverse, l'expédition sait tout à fait qui elle est venue chercher, mais ne sait pas réellement comment le trouver (si tant qu'elle le trouve).

     

    Il ne faut pas s'attendre à de l'action au cours de ce roman : il n'y en a pas. Il s'agit plus d'instrospections, d'une réflexion sur la nature humaine (et notamment sa vanité, le rejet de l'autre, le rejet de soi), sur la conquête de l'espace et ce rêve insatiable de l'Homme que d'aller à la rencontre d'autres espèces dans l'Univers (et étonnament, de ne pas accepter les siens sur leur propre planète).

    Ce récit pourtant court est d'une grande richesse par les thèmes abordés, la description de quelques planètes découvertes, ou encore le mode de vie des humains à l'époque où se déroule l'action.

    Les qualités d'écriture sont bien présentes et tout est décrit en finesse (le labyrinthe, les personnages, l'univers,...), ce qui en fait un récit tout à fait agréable à lire, très immersif.

    C'est un livre que j'ai beaucoup, beaucoup, aimé. Je vous le conseille. Quelques heures suffisent à lire L'homme dans le labyrinthe, ce qui fait qu'il serait dommage de passer à côté...;)

     

    L'homme dans le labyrinthe - Robert Silverberg

     

    Pour aller plus loin, je vous livre quelques analyses que j'ai faites de ce livre (il n'y a pas de spoilers, n'ayez crainte !). Toutes ces analyses sont personnelles et ne sauraient préjuger des intentions (s'il y en a !) de l'auteur. 

    Concernant les personnages, Muller apparait comme un animal blessé, un humain frappé dans son orgueil et son arrogance, et qui est affligé par un mal qu'il a subi lors de l'une de ses précédentes expédtions, ce qui l'a conduit à son exil (plus ou moins) volontaire...

    Le récit se construit beaucoup sur des flashbacks en ce qui concerne Muller : la vie avant Lemnos, la vie pendant, ses envies de jeunesse, ses erreurs d'hommes, sa construction en tant qu'aventurier de l'espace. Tout cela est très riche, car malgré la misanthropie du personnage, on sent une réelle souffrance à ne plus être en capacité d'être en mesure d'approcher quelqu'un. De là, cet exil parait moins comme un acte volontaire purement réfléchi, mais plutôt comme une fuite. J'ai analysé Muller comme une personne qui, contrairement à ce qu'elle prétend, est tout aussi dégoûtée de l'humanité que de lui-même. Au fur et à mesure de la construction du récit, nous apprendrons quel terrible fléau le frappe et en quoi son affliction l'a conduit sur Lemnos.

     

    Ned Rawlins, de son côté, apparait comme un jeune homme empreint d'une certaine naïveté et de noblesse des sentiments, qui possède cette fougue envers l'injustice et le mensonge que seuls connaissent les coeurs purs, comme on pourrait dire. Méconnaissant les réels motifs de la recherche de Muller (il les apprendra en même temps que le lecteur), ce voyage sera une façon pour lui d'aller à sa propre rencontre, sans le savoir. 

     

    Boardman quant à lui, apparait comme un personnage omniscient car il sait qui est réellement Muller, les raisons de son exil, et l'objectif qui conduit à devoir le sortir de sa retraite forcée. Pourtant, malgré le fait qu'on souhaite faire de lui le "méchant", on ne saurait le blâmer pour ses agissements, qui trouvent quelque part une certaine légitimité. Le leitmotiv de cet homme est "la fin justifie les moyens". Mais quelle fin est attendue pour l'expédition et pour Muller ? 

     

    Enfin, le labyrinthe n'est pas seulement celui dans lequel s'est enfermé Muller, mais peut-être perçu comme la métaphore du labyrinthe des pensées, d'autant que cette impression est renforcée par l'aspect introspectif du récit : on navigue d'un souvenir à l'autre, d'une pensée à l'autre, sans réellement savoir où cela va nous mener, et ce qui finalement, en sortir comme conclusion. Cela interpelle dans la mesure où nous possédons tous notre labyrinthe personnel, et bien qu'on en connaisse quelques mécanismes, sa construction et son fonctionnement nous échapperons toujours un peu...

     

     

    Technorati

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  • C'est sur la recommandation d'une amie que je me suis intéressée à "Demain j'arrête" de Gilles Legardinier. Faut dire aussi que ce bouquin étant en facing depuis X temps dans toute librairie qui se respecte, et la propagande mercantile fit son office : je l'achetais.

    Je l'achetais, oui, et en débutait le lecture de façon mi-figue, mi raisin : mouais, ok, ça n'a pas l'air original pour deux sous, mais soit, tentons. Après tout, au pire je ne l'aime pas et je le file à quelqu'un, au mieux j'adore et je le file à quelqu'un. L'un dans l'autre, je n'y perdais pas grand chose à le lire.

    Ah oui, je m'égare déjà, peut-être que toi là dans ton coin tu as échappé à l'engouement ambiant pour cette oeuvre, et peut-être n'en as-tu jamais entendu parler. Alors voilà, remédions tout de suite à cette lacune et voici le résumé de l'ouvrage tel qu'on peut le lire en quatrième de couverture : 

    Et vous, quel est le truc le plus stupide que vous ayez jamais fait ? Comme tout le monde, Julie en a fait beaucoup. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu’elle n’a pourtant jamais vu – obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… 
    Mais tout cela n’est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu’elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants.

    Vous voyez un peu le topo ? De type comédie romantique ? Bon, ce n'est pas mon style, à la base je cotoie plutôt le côté obscur de la force en lisant de bons vieux thrillers, ou alors j'explore des contrées fantastiques avec de l'heroic fantasy ou de la Science Fiction, voire je fais un petit tour du côté des classiques ou des romans complètement décalés, mais les comédies romantiques, très peu pour moi d'ordinaire.

    C'est donc motivée mais pas trop que je m'attaque à la lecture, et là...Ca commence mal : le premier chapitre écrit à la première personne du singulier ("je", pour les novices) me bloque un peu. Je n'aime pas trop les "je". Mais faisons fi de mes considérations personnelles : l'écriture aussi me bloque un peu. 

    Y'a un truc qui m'chiffonne. 

    Mais bon, je poursuis ma lecture Arthur, et là, bam, sans que je l'ai vu venir : le rire. Oui, le rire. Parce que Demain j'arrête c'est avant tout l'aventure burlesque et attachante de Julie, quasi trentenaire, qui a l'impression de tout foirer dans sa vie et qui va tenter tant bien que mal d'y mettre de l'ordre par l'entremise d'une mystérieuse rencontre...

    L'écriture est amusante, la façon de s'exprimer de Julie sympathique, et l'on se prend à s'attacher au personnage de cette nénette qu'on aimerait bien avoir pour copine. L'exploit est d'autant plus grand que Gilles Legardiner est comme son nom l'indique, un homme, et qu'il a su se glisser, avec humour et subtilité dans la peau de la féminité (enfin, une sorte de...!), à l'instar de David Foekinos qui m'avait épatée avec son roman "La délicatesse" qui n'aurait pas été mieux rédigé s'il l'avait été par une femme. 

    J'ai donc passé un excellent moment au final et ai dévoré le roman en quelques heures à peine ! 

    J'apporterai toutefois une nuance à cet avis globalement positif : le côté très convenu de certaines situations, ce qui rendait le roman au final très prévisible. Malgré tout, sa fraicheur et son humour le rendent indispensable pour terminer en beauté la saison estivale.

    Bonne lecture !

    Demain j'arrête ! Gilles Legardinier

     

    Technorati

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