• Les souvenirs - David Foenkinos

    C'est sur une quatrième de couverture accrocheuse qu'est née ma rencontre avec David Foenkinos. Le roman s'appelait : La délicatesse*. Ce titre condense à lui seul toute la sensibilité de la plume de Foenkinos, tant par l'angle abordé du deuil, de la rencontre, de la construction de soi, du couple, que par le fait de choisir un personnage féminin qu'il a réussi à rendre tellement crédible que beaucoup de femmes peuvent se reconnaître à travers les yeux de Nathalie.

    Mais ce n'est pas de ce roman dont je voulais vous parler (ni du "Potentiel érotique de ma femme", que j'ai également lu mais qui m'avait laissée un peu plus perplexe), mais bien de "Les souvenirs". 

    Visiblement, cette oeuvre présente un caractère autobiographique assez marqué, ce qui confère à la lecture une force supplémentaire.

    Assez sommairement, l'histoire est celle d'un jeune homme, veilleur de nuit dans un hôtel parisien, qui relate son histoire, ses souvenirs, et ceux des autres, depuis le décès de son grand-père jusqu' à la rencontre avec l'amour de sa vie.

    Dans chaque roman que j'ai lu de Foenkinos, j'ai trouvé foule de petites citations qui me semblent intéressantes. Il a un style bien à lui, que l'on reconnait aisément. Mi-doux, mi-amer, mi-drôle, mi-triste, ce roman réussit le tour de force de conférer un caractère neutre à son personnage , ce qui le rend proche du lecteur en terme d'identification (finalement, son prénom n'est cité qu'à une seule reprise, le dépersonnalisant presque, nous ignorons son âge précis, nous ne le connaissons qu'à travers les liens qu'il tisse avec son entourage). 

    J'ai énormément apprécié la première partie du roman : la narration de l'histoire familiale qui débute par le décès du grand-père du narrateur, l'évocation de la vieillesse, du deuil, des parents (en tant que couple et en tant que parents)...La question qui prédomine est celle des liens qui unissent des personnes entre elles, du temps qui passe, de la mémoire, sa transmission...Plusieurs choses ont trouvé un écho en moi, parce que les thèmes abordés sont ceux auxquels tout un chacun est confronté un jour.

    S'ensuit une histoire d'amour (annoncée dès la quatrième de couverture, donc je ne vous spoile rien), mais qui m'a beaucoup moins plue. Les tenants et aboutissants me sont apparus comme un peu convenus, un peu "too much". Je ne saurais pas trop le décrire, mais après cette première partie presque bouleversante, cette rencontre amoureuse vient rompre l'équilibre. J'aurais aimé qu'elle n'ait pas lieu.

    Les transitions faites par des filets de souvenirs de tel ou tel personnage (fictif ou réel, tel que Serge Gainsbourg, par exemple) apportent une fraicheur au roman et un éclairage intéressant également : cela renforce l'impression que ceux que l'on croise sont suceptibles de nous laisser une impression durable ou fugage, et inversement, le narrateur lui-même peut générer ou faire rejaillir des souvenirs chez les autres. C'est le propre des rencontres.

    Mais le véritable enjeu du roman, c'est finalement la rencontre entre l'écrivain et les mots. Comme si, pour réussir à atteindre son objectif, il lui eu fallu passer par tout un nombre d'épreuves (la vie?). La fin, à cet égard, n'en est pas une, mais marque un nouveau départ. 

    Les souvenirs, c'est un roman qui m'a plu, malgré une seconde partie beaucoup moins intéressante que la première à mes yeux. La question de la vieillesse auraient méritées que l'on en fasse l'unique sujet du roman, tant elle était bien abordée et bien amorcée. Les qualités de narration de David Foenkinos valent que l'on s'intéresse à cette oeuvre, bien que je préfère vous recommander de vous pencher sur "La délicatesse", qui vous ravira - à mon avis - bien plus. 

    Si "Les souvenirs" vous intéressent, sur le site d'Amazon, quelques pages du premier chapitre sont feuilletable en ligne, afin de vous faire une idée.

     

    * "La délicatesse" a été adapté au cinéma en 2011, par David Foenkinos et son frère. Je ne sais pas ce que vaut le film, puisque je ne l'ai pas vu. En effet, il m'a semblé difficile, si ce n'est impossible, de retranscrire toute la beauté du livre sur grand écran. Je n'ai pas voulu gâcher les souvenirs que j'ai de ce roman. 

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  • Commentaires

    1
    Samedi 23 Novembre 2013 à 16:15

    Mi-doux, mi-amer, mi-drôle, mi-triste, " Ces mots résument bien les romans de Foekinos. Je t'avoue que je ne garde pas beaucoup de souvenirs de ce roman et en retrouvant mon billet sur ce roman je me suis rendu compte que j'avais écrit  "Je ne suis ni déçue ni très enthousiasmée par ce livre et je pense qu'il ne me laissera pas un grand souvenir." 

    Sacrilège ! De la pub pour Amazon qui fait du dumping, vive les librairies indépendants. 

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    2
    Dimanche 24 Novembre 2013 à 19:16

    Ca dépend lesquels...Une certaine librairie dans ma ville se débrouille très bien niveau ventes, mais niveau accueil et conseil du client c'est zéro, autant rester chez moi à commander tranquilou sur Internet dans ces cas-là... ;)

     

    Quant au roman, je pense également qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable mais il était agréable malgré tout ^^

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